Tout savoir et tout voir sur l’apiculture !
Chaque année, l’UCARE Apiculture rassemble des passionnés du monde des abeilles. Des stagiaires qui veulent faire de cette production, une activité à part entière ou bien un atelier de diversification dans leur projet d’installation, ou bien encore la découvrir tout simplement. Pendant 15 jours, ils sont en immersion dans l’apiculture avec des professionnels tout aussi passionnés !
Son compagnon avait déjà suivi l’UCARE Apiculture lors de son BPREA l’année dernière à l’ADPSA, inspirée par son enthousiasme, Fanny Loupias a suivi ses traces cette année, pour son propre BPREA ! «Nous avons ensemble un projet d’installation en maraîchage et nous avons pensé que nous initier à l’apiculture, nous permet-trait de favoriser la biodiversité sur notre exploitation», explique la jeune femme, qui a fait l’acquisition de 4 ruches pendant son BPREA. «Notre objectif est d’amener des pollinisateurs à proximité de nos cultures et puis nous sommes aussi très curieux et nous nous intéressons à la société des abeilles», sourit Fanny. Pour eux, il ne s’agit donc pas dans un premier temps de produire du miel, «même si ça pourra être un bonus !», mais ils ont envie «d’expérimenter».
Visites de terrain et observation
Et cette UCARE a été un booster dans leur projet : «Pendant ces 15 jours, tout m’a plu !», résume, séduite, Fanny. «L’intervenant était génial, très pédagogue, soucieux de transmettre son savoir-faire, ses connaissances, sa passion. Les visites et rencontres chez divers profils d’apiculteurs, ont aussi été très enrichissantes», poursuit la jeune femme. Très marquée par sa visite chez Edmond Vaysse, apiculteur depuis plus de 70 ans, elle raconte «une belle rencontre». «C’est un milieu passionnant, rempli de passionnés qui ont à cœur de transmettre leurs méthodes de travail, leur vécu», souligne Fanny. La météo capricieuse a certes limité le temps de travail des stagiaires au rucher école de Toizac mais Fanny se sent prête à se lancer : «L’apiculture est une discipline très riche mais après cette UCARE, je me sens en capacité de gérer quelques ruches et puis nous avons gardé le contact avec les apiculteurs que nous avons rencontrés». Fanny tient à souligner l’encadrement de qualité par Luce Vallet, formatrice à l’ADPSA autour de cette UCARE : «comme tous les intervenants, elle est aussi une passionnée et elle a adapté le contenu de l’UCARE à nos attentes et nos besoins en fonction de nos projets», conclut Fanny, qui a aussi apprécié le partage au sein du petit groupe de stagiaires.
Un élevage passionnant et très diversifié
Pour s’initier à l’apiculture, comprendre la ruche, maîtriser les étapes de production, savoir observer et prendre une décision si besoin, les stagiaires bénéficient des apports techniques et théoriques de Jérôme de Lescure. Apiculteur professionnel depuis plus de 20 ans, il intervient dans cette UCARE depuis 2019 (il est également formateur au CFPPA La Cazotte dans ce domaine). Il initie aussi les stagiaires, aux risques sanitaires ainsi qu’à la réglementation propre à cette activité. Producteur d’essaims, Jérôme de Lescure fabrique également des ruches qu’il vend aux apiculteurs. «Il y a deux publics de futurs apiculteurs, ceux qui se forment dans le cadre de leur diplôme agricole, le BPREA, à travers une UCARE de 70 heures et des personnes qui utilisent le Compte personnel de formation, également de 70h, au CFPPA La Cazotte… La crise sanitaire a un peu freiné les demandes mais il y a encore beaucoup de personnes intéressées et très motivées par l’apiculture», assure le professionnel, heureux de ces belles rencontres. Jérôme de Lescure apprécie de travailler avec Luce Vallet, en charge de cette UCARE à l’ADPSA : «Il y a un bon enchaînement pendant les 15 jours entre les apports théoriques et de multiples visites de terrain. De nombreuses heures de pratique aussi grâce au rucher école tout près du centre de formation, qui permet aux stagiaires de manipuler, d’observer, de ressentir toutes les sensations d’un apiculteur tout en abordant l’aspect sécurité. D’ailleurs, nous n’avons que très peu de piqûres !», sourit l’inter-venant. Également co-président du syndicat L’Abeille de l’Aveyron, il apprécie de faire découvrir l’activité : «l’apiculture est un élevage passionnant, très diversifié, soumis à divers aléas et où on ne se lasse pas ! Aucune année ne se ressemble !». Il estime que l’apiculture est une «belle porte d’entrée» sur la flore, le climat, l’environne-ment, la vie des abeilles bien sûr, en inter-action avec la société. «Pour être un bon apiculteur, il faut être curieux, ouvert à la nature et surtout très patient !», résume-t-il.
Prises de contacts entre pros
En tout cas son discours est très apprécié des stagiaires BPREA de l’ADPSA. Tous ont passé «deux semaines super intéressantes», ont apprécié la «diversité entre les cours, la pratique au rucher et les visites de terrain, complémentaires». Fabien Berthome est de ceux-là. Lui a dans l’idée de s’installer en apiculture sur le Lévézou, d’en faire son atelier principal. Il avait déjà un peu de pratique en la matière avant cette UCARE mais il avait envie d’aller plus loin. «Les connaissances de base je les ai déjà acquises mais j’avais besoin d’approfondir certains aspects comme l’élevage de reines, les dérivés du miel, la transformation…» puisque son projet est de produire du miel et de le transformer en hydromel et avec d’autres produits issus de son exploitation comme le safran. «J’ai trouvé cette UCARE très bien construite même si les deux semaines passent très vite ! Nous arrivons à brosser l’ensemble d’une saisonnalité, notamment les moments cruciaux. Mais aussi les points de vigilance contre le varroa par exemple», explique Fabien. Il a apprécié aussi les divers témoignages allant du petit producteur qui pratique l’apiculture en loisirs au professionnel propriétaire de 200 à 500 ruches et à ceux qui explorent de nouveaux modes de commercialisation (coopérative par exemple). «J’ai appris de ces rencontres, la belle solidarité et entraide entre apiculteurs. Quand on entre dans un métier, c’est rassurant ! Et puis ces visites constituent un bon premier contact, j’ai d’ailleurs garder le lien avec certains», poursuit Fabien qui profite aussi du partenariat entre l’ADPSA et le syndicat L’Abeille de l’Avey-ron. «Nous bénéficions de la prise en charge de la première année d’adhésion au syndicat lorsqu’on suit cette UCARE, c’est l’occasion de mettre un pied dans la profession, de profiter de formations au rucher école, de participer à des concours...». Une immersion réussie pour ces futurs apiculteurs !
Un contenu dense
Lors de cette UCARE, plusieurs aspects de l’apiculture sont abordés :
– la morphologie, physiologie, le cycle de développement et de reproduction de l’abeille
– les différentes races d’abeilles
– le comportement des abeilles
– le matériel apicole et savoir comment l’entretenir- la flore méllifère
– les maladies et parasites de l’abeille
– les produits de la ruche- les produits sanitaires
– l’hygiène du rucher
– le procédé d’extraction, de maturation et de mise en pot
– l’activité au fil des saisons (stimulation de la reproduction, division, transhumance récolte, mise en hivernage)
– les normes de traçabilité (étiquetage)
– la règlementation (déclarer ses ruches, signalisation, distance à respecter…).
Cette année, les 8 stagiaires sont allés à la rencontre d’Edmond Vaysse, apiculteur à Réquista, pratiquant depuis plus de 70 ans l’apiculture en tant qu’amateur, lauréats de nombreuses médailles pour ses différents miels et représentant du syndicat apicole de l’Aveyron.
Ils ont visité la miellerie de Nathan Truel, installé à Pierrefiche d’Olt. Administrateur au syndicat apicole, il anime aussi des cours au rucher école de Toizac.
Et enfin, les stagiaires ont échangé avec Mathieu Nespoulous et sa compagne, Angéline, apiculteurs à Gages, qui ont présenté leur mode de commercialisation de leurs produits de la ruche via la coopérative Les Compagnons du Miel.