Deux promotions de BPREA à l’ADPSA et bientôt une 3ème travaillent en partenariat avec l’APABA et des maraîchers, sur un projet de recherche agronomique qui concerne l’autonomie des fermes maraîchères en matière organique (AutoMO). Ce projet bénéficie d’un financement CASDAR visant à accompagner l’enseignement agricole dans les transitions agro-écologiques.
La matière organique est d’une importance capitale pour la fertilité des sols. Les engrais organiques sont de plus en plus coûteux, il est parfois difficile sur certaines parcelles d’apporter du fumier, les périodes ne sont pas toujours adaptées et l’accès à cette fertilisation organique parfois difficile pour les maraîchers. Face à ces nouvelles difficultés notamment en filière maraîchage, l’ADPSA accompagnée de l’APABA a répondu à un appel à projets pour travailler avec ses étudiants en BPREA, spécialisés en maraîchage, sur l’autonomie des fermes en matière organique (AutoMO). Leur projet fait partie des 11 sélectionnés (sur une quarantaine de dossiers).
Acteurs de la formation
Ainsi depuis 2019, deux promotions de BPREA et bientôt une 3ème (le projet financé par le CASDAR court jusqu’en 2023) planchent sur ce sujet de recherche agronomique. Acteurs à part entière de ce projet pédagogique, les jeunes travaillent en groupe et s’appuient sur trois fermes support (le jardin des saisons à Tauriac de Naucelle, la ferme de l’Hom à Lunac et le GAEC Les Jardins de la Cardère à Valady). Ils sont en position de recherches de données chiffrées, réalisent eux-mêmes des mesures et relevés sur les parcelles (deux par campagne) et interprètent les résultats avec l’appui technique de Florian Denard pour l’APABA et de Nathalie Cahors, chef de ce projet à l’ADPSA. Ils questionnent également les maraîchers sur leurs plans de culture, d’amendement… Ce travail est un bon complément aux apports pédagogiques existants et il sensibilise également les futurs producteurs à l’enjeu de la fertilité des sols. D’ailleurs plusieurs stagiaires qui se sont installés par la suite ont réutilisé les méthodes développées dans AutoMO pour diagnostiquer leur terrain. D’une promotion à l’autre, les données sont reprises et enrichies, les maraîchers faisant le lien entre les jeunes et les formateurs compilent les données au fil des années. Plusieurs journées dans l’année sont consacrées à la compréhension, l’analyse, les interprétations, la recherche…
Les retours des stagiaires sont positifs, beaucoup se sentent stimulés sur cette question du sol grâce à ce projet : «on a appris à regarder une analyse de sol, comment gérer la fertilité… On a pu appréhender concrètement les contraintes des maraîchers», commentent-ils. Cette position de chercheurs est également plébiscitée par les stagiaires qui se sentent acteurs de leur formation.
Chaque promotion restitue d’ailleurs ses travaux en fin d’année auprès des maraîchers, des partenaires, des agriculteurs… Cette
année, des vidéos ont été réalisées (notamment sur le site internet de La Volonté Paysanne) et l’APABA comme l’ADPSA communiquent régulièrement sur le projet pour le diffuser plus largement à l’ensemble des professionnels du département. Pour la promotion à venir, le challenge est d’ailleurs de mobiliser les producteurs autour de la problématique. Des ateliers thématiques pourraient être proposés.
Accompagner la filière locale
L’ambition de ce projet est aussi d’accompagner la filière maraîchère locale. Des projets sont en cours avec les collectivités territoriales notamment sur l’agglomération ruthénoise. Parmi les stagiaires, plusieurs sont en effet en recherche de foncier. Des passerelles pourraient être créées entre la formation et ces projets d’installation. Au-delà de 2023, lorsque le financement CASDAR sera achevé, l’ADPSA et l’APABA souhaitent poursuivre leur partenariat. Leur complémentarité est une plus-value intéressante pour continuer à être des interlocuteurs privilégiés pour la filière maraîchère. L’approche pédagogique avec les mises en pratique des stagiaires, constitue une base solide pour un futur professionnel. Et se poursuit avec l’accompagnement technique au moment du démarrage de l’activité par l’APABA. En attendant, la nouvelle promotion de BPREA va plancher sur la suite du projet à partir de
novembre.
Eva DZ