Productions animales : les jeunes ont présenté des projets solides

Plusieurs étudiants de BPREA avaient choisi la production caprine pour leur module technique.

Les étudiants en BPREA, en un an et par apprentissage, à l’ADPSA, viennent de passer leur entretien d’explicitation lié à leur module technique en productions animales. Devant un jury composé d’un formateur et d’un professionnel, ils ont présenté leur projet en filière bovine, ovine ou caprine, à partir des cours techniques et de leur stage sur une exploitation.

Pour Théophile Valentier-Assier c’était une première ! Cet éleveur de chèvres et de bovins viande sur le secteur de Saint Geniez d’Olt faisait partie de l’un des 5 jurys professionnels ayant fait passer aux étudiants de BPREA à l’ADPSA, leur entretien d’explicitation. Depuis janvier, les étudiants en apprentissage 1ère année et en formation en 1 an travaillent sur leur module technique dans la production qu’ils ont choisie, à la fois à travers les cours techniques et à la fois à travers leur stage en exploitation. Le projet qu’ils ont présenté au jury doit identifier les pistes d’amélioration dans leur système de production.
Une meilleure compréhension
Charlotte Carr fait partie des étudiants en BPREA en 1 an ayant passé cet entretien. En production caprine, elle a travaillé pendant 10 semaines à la présentation de son projet à partir du stage qu’elle a réalisé sur une exploitation qu’elle connaît bien. «J’ai de la chance car l’exploitation que j’ai choisie est celle où je prévois de m’installer en rejoignant mon futur associé, installé lui depuis 5 ans», témoigne la jeune femme. «L’exercice de synthèse a nécessité de longues heures de travail puisque nous avons dû éplucher les données de l’exploitation en abordant la structure de façon globale : productions animales, productions végétales, santé des animaux, bâtiment et gestion des effluents, résultats technico-économiques… Lors de l’entretien, nous devions présenter l’exploitation dans son ensemble, les données de production et chiffrées ainsi qu’une analyse de celles-ci. J’ai choisi également de présenter une activité précise que j’ai réalisé sur l’élevage : l’écornage». Ce grand oral n’a pas été une «épreuve» pour Charlotte, qui s’est sentie plutôt à l’aise dans l’exercice : «J’ai très bien vécu l’entretien parce que je parlais d’une exploitation que je connais bien. Il s’agissait pour moi d’un vrai échange d’égal à égal, très enrichissant et sympathique puisque j’ai eu plaisir à présenter notre projet». D’ailleurs ce travail de synthèse sera très utile à Charlotte en vue de son installation : «En travaillant précisément sur chaque donnée, on a une meilleure compréhension des choses, je suis aujourd’hui plus à même de comprendre techniquement comment fonctionne la ferme et ce qui peut être mis en place pour améliorer le fonctionnement».
Charlotte a d’ailleurs validé son entretien. Elle termine son BPREA en juin et espère s’installer d’ici un an.
Diversité des profils
Théophile Valentin-Assier a été agréablement surpris par la diversité des projets et profils présentés. «Nous avons reçu 7 étudiants qui avaient chacun un profil différent : agriculture biologique et conventionnelle, atelier de transformation ou producteur livreur à une laiterie… dans diverses régions de l’Aveyron voire en dehors du département. On voit une vraie évolution dans la perception du métier d’éleveur caprin chez ces étudiants, certains étaient au départ un peu rêveur pensant que l’on peut vivre avec 4 chèvres sur une montagne ! Mais en grande majorité, les étudiants ont présenté des projets solides, économiquement viables», explique le jeune éleveur, heureux de cette prise de conscience sur le métier.
«La production caprine est dynamique, très pointue et nécessite d’être performants en matière technique si l’on veut de bons résultats économiques. Globalement, les étudiants à travers leur stage sur une exploitation, l’ont bien compris», ajoute Théophile Valentier-Assier, fan de technique et de génétique. En recherche d’un nouvel associé pour pallier le départ prochain de son père à la retraite, Théophile a apprécié ces échanges avec de futurs éleveurs. «Dans le contexte annuel, pouvoir rencontrer d’autres personnes intéressées par la production caprine et motivées à s’installer, est toujours positif», conclut Théophile qui se souvient aussi de ses années de BTS ACSE à l’ADPSA… Il est en tout cas prêt à renouveler l’expérience de ce jury professionnel. 
Eva DZ